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de l'autre côté
association loi 1901

Montreuil, le 12 mai 1999

prochaines réflexions et actions en prévision


1) La guerre se poursuit en Europe, et différentes initiatives concourent actuellement :

- à identifier et neutraliser les criminels de guerre

-consolider le mouvement international visant à donner des moyens appropriés au Tribunal pénal international pour les faire comparaître devant la justice.

- à établir clairement le degré de responsabilité des élites serbes, de leurs relais militaires et paramilitaires.

- à décrypter les propagandes - celles des Serbes n'étant que plus grossièrement lisibles que celles des démocraties occidentales - et à identifier les errements de l'information en temps de guerre (voir, à contrario, le remarquable documentaire produit par la BBC, "Yougoslavia, death of a nation", qui remonte aux origines de ces années de sinistre mémoire, faisant notamment lumière sur les ferments socio-économiques de cette guerre par trop exclusivement montrée dans ses fondements identitaires).

- à préparer, à l'heure où différentes formes de négation de l'autre continue de se traduire dans l'horreur des exactions serbes, des convois de réfugiés, et des bombardements de l'OTAN, l'après de cet immonde gâchis.

- à concevoir dans le cas général et dans celui des Balkans en particulier, ce que peut signifier la reconnaissance mutuelle des peuples entre eux , de leurs langues, histoires et cultures, et de voir comment celle-ci, tôt ou tard est la seule issue plausible contre les logiques fascistes qui voudraient s'imposer.

Sur ces terrains, différentes possibilités s'offrent à nous, même si elles peuvent paraître très limitées, pour contribuer à ne pas laisser de froids calculs économiques et politiques orienter les peuples vers la folie guerrière. Il nous appartient d'y réfléchir ensemble, de considérer et soutenir les diverses démarches qui y contribuent.




2) Citoyen Spectateur : BILAN ET PERSPECTIVES

- Des actes à paraître : les ACTES 1 circulent chez plusieurs maisons d'édition (La Dispute, Autrement...). Avis à ceux qui auraient d'autres idées et/ou contacts (auto-production, édition artisanale...?)

- Edition 1999 : un bilan mitigé, avec un renforcement notable du réseau et nombreuses perspectives d'échanges à venir, mais aussi, un relatif échec public (entre 4 et 500 personnes en tout sur les 6 jours de rencontres)

- Après 2 épisodes, vers une autre forme de programmation :

- SPECTACLES : tel est le titre proposé pour une série de rencontres étalées tout au long de l'an 2000. En sous-titre, on peut préciser ici :de la nécessité de revenir sur les grilles de lecture situationnistes et de l'actualité de la société du spectacle.
remarque : en anglais, spectacle est péjoratif, avec une connotation de scandale (se donner en spectacle...), n'est pas équivalent de show

Thèmes, questions et films avec le mot spectacles :

- SOCIÉTÉ DU SPECTACLE : ORIGINES ET ACTUALITÉS (retour sur les analyses et propositions situationnistes),

- du spectacle au cyberespace : le spectacle des origines à nos jours... à sa chute?

- spectacles... de la guerre économique : responsables, spectateurs et complices, de Bagdad au Kosovo, des dictateurs aux vendeurs d'armes

- ICÔNES et MYTHOLOGIES : retour sur l'histoire de la place des images dans les sociétés;
- Iconoclastes contres iconodules: histoires de papes et de querelles mortelles sur la possibilité ou non de représenter les Saints en image.
- représentation et présence réelle

- PUBLICITÉ ET SERVICE PUBLIC DE TÉLÉVISION : avis à ceux qui veulent s'associer à l'appel qui circule à l'occasion du passage de la future réforme sur l'audiovisuel devant le parlement

- Bertolt BRECHT : retours sur l'homme et l'oeuvre

- FILMS (le cinéma a toujours su parler de lui-même par ses propres moyens) Incontournables : les Debord (ou alors, expliquer leur absence).Voir aussi Level Five/SansSoleil/etc (> immemory), les films d'Altman comme Prêt à porter, The Player...; USS, LSH, Chomsky 2ème partie, The Cameraman/SherlockJunior, Vérités et mensonges, Vie privée, le Mépris, A star is born... (nombreux films USA)
* 2 film-essais de FERRERI vers la fin de sa vie: FAIS CE QUE VOUDRA, en France, et SPECTATEURS DE CINEMA en Italie;
* VIDEODROME, EXISTENZ.... Cronenberg ; Matrix, évidemment
* voir également les écarts entre les reconstitutions (propagande) et la vision des historiens d'aujourd'hui: Octobre, Kolberg...
* voir aussi diverses émissions de télé : extraits d'Arrêt sur Image, bêtisiers, nombreuses émissions d'auto-promo

Considérations générales:
- Il y a désir, chez toutes les parties prenantes de l'organisation, de poursuivre le principe des rencontres mais sous une autre forme : peut-être tout simplement en fonction de l'intitulé proposé : SPECTACLES ? D'un côté, le soucis du décryptage, la volonté d'analyser les mystifications de la société du spectacle; de découvrir et rendre plus largement public, derrière les faits divers rabâchés, les informations les plus importantes, qui touchent à l'avenir du plus grand nombre, mais qui sont minimisées par les grands organes de presse dépendant des gros industriels; de l'autre, le " spectacle " dans sa dimension festive, poétique, gratuite, tragique ou joyeuse, pouvant se passer de grille d'analyse idéologique aussi sûrement qu'un poème de Prévert ou une composition de Ravel.
- Volonté nette de la part du collège éditorial qu'il y ait moins de jours d'affilée (6 jours de suite, c'était clairement trop!). En remplacement, des séances tout au long de l'année, en différents lieux, et sous différentes formes intégrant notamment des spectacles vivants, et n'associant pas systématiquement un film à un débat : globalement une plus grande liberté dans la mise en forme et dans le ton des rencontres, quelque chose de plus éclaté, pouvant aller jusqu'à la pyrotechnie, ou l'occupation d'une place pour empêcher les voiture d'y accéder et laisser cycliste, jongleurs, acrobates, piétons, retrouver un certain droit de cité.
- Nécessité que les partenariats soient mieux préparés et plus significatifs, aussi bien avec les institutions locales, associations, lycées, universités, journaux et revues...
- Possibilité confirmée que des séances citoyen spectateur aient lieu dans d'autres villes : possibilité de reprendre tels quels certains films et débats des éditions 1998/99 (avec d'autres intervenants) Reprendre notamment le richissime débat sur le service public d'éducation, ses vocations et ses moyens à l'heure où enseignants, syndicalistes, pédagogues et gouvernants semblent moins que jamais décidés à un dialogue constructif sur l'évolution du système scolaire (cf. ACTE 2, la retranscription à venir des rencontres 1999 et l'atmosphère de pugilat qui a prévalu lors du débat faisant suite au "cartable de Big Brother").
- L'intitulé "citoyen spectateur" ne sera pas nécessairement repris comme intitulé principal pour l'ensemble des rencontres qui peuvent être prévues en 2000 : les deux épisodes passés ont été pour nous une façon d'interpeller, et de mettre l'accent sur la place - trop peu discutée et remise en cause -, des représentations filmées dans nos vies réelles. C'était mettre l'accent sur une forme de citoyenneté moderne écrasée par le poids des informations, le sentiment d'impuissance, et la passivité qui en résulte. Faut-il souligner encore et toujours que nous ne sommes plus que des citoyens spectateurs ? Ou ne vaut-il pas mieux observer et consolider tout ce qui fait que les gens continuent de se réunir, de s'organiser et d'agir? Résistances, initiatives, perspective d'un mieux vivre, combat permanent contre l'arbitraire et les injustices, voilà qui sort sans doute un peu du registre du spectateur.

RALENTIR TRAVAUX, titre/principe initialement choisi pour déterminer des rencontres prenant diverses formes, et dont a procédé CITOYEN SPECTATEUR, a une connotation plus offensive.
- Ce que nous souhaitons poursuivre au sein de l'association, ce sont divers DÉBATS-ACTIONS-MEETING-PROJECTIONS DE FILMS-CONCERTS-SPECTACLES VIVANTS... suivant une préoccupation qu'on peut résumer en deux mots : DIFFUSER AUTREMENT. Diffuser autrement les oeuvres, les connaissances, les informations, les produits de consommation courantes... Diffuser autrement que suivant la pseudo-obligation de se plier aux règles de la société d'hypermarchés qu'on nous présente insupportablement comme coulant de source. Bien d'autres modes de consommations, d'échanges de connaissances, de biens et de services, sont à expérimenter, pour renouer avec des pratiques de développement local, le mot développement étant à prendre ici dans son sens tant spirituel que matériel.







3) UN MULTIPLEXE À MONTREUIL ?

Que faire contre une logique d'hypermarché qui entreprend de s'appliquer à toutes choses, et dans un contexte économique municipal proche de la banqueroute ?







4) SITE U et les Instants Chavirés.

Un rapprochement de 2 projets en cours, autour d'un même lieu à ouvrir et investir (cf. projet Site U).

Objectif : ouverture du lieu pour le 1er janvier 2000.












Nous vous invitons, comme à l'accoutumé, à nous faire part de toutes les remarques, critiques et suggestions qui pourraient vous traverser l'esprit,



Amicalement



pour de l'autre côté :

Alain et Corinne Chiaradia, Julien Colin, Richard Forestier, Vincent Glenn, François Guillement, Emmanuelle Joucla, Katya Laraison, Eric Lebel, Alain Montesse